Les émotions vont et viennent en nous, nous ballotant de façon plus ou moins agréable. Vous savez sans doute qu’elles sont des signaux qui traduisent la façon dont vous vivez les situations que vous traversez. Mais savez-vous au juste ce qu’elles essaient réellement de vous communiquer ? A quel point prenez-vous conscience des messages qu’elles vous envoient et qui sont en définitive à votre service ? Au service de votre intelligence à travers ce qu’on appelle l’intelligence émotionnelle. Et qu’elles sont le moyen d’accès à une sorte de super calculateur aligné profondément avec nous-même qui essaie désespérément de nous communiquer ses informations !
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Émotions d'où venez-vous ?
Je parlais du mécanisme de stress la semaine dernière. Lorsque nous ressentons du stress, que nous sommes tendus, nous ressentons facilement des émotions qui sont souvent d’ailleurs d’une grande intensité. Que ce soit des émotions enthousiasmantes ou des peurs, de la colère, de la tristesse.
Vous avez sans doute des exemples, des situations vécues actuelles ou passé qui vous viennent en tête en ce moment même… En tête ? Vraiment ? Est-ce là le siège des émotions que nous ressentons ? Prenez-vous réellement le temps de ressentir ces émotions, les sensations physiques qui y sont associées et de comprendre ce qu’elles vous disent ? Peut-être pensez-vous : « pas si simple ! » Effectivement elles ne sont pas toujours faciles à décoder tant que… nous n’avons pas la bonne clef ! Mais c’est justement cette clef que je souhaite vous partager ici !
Au fond les émotions sont un signal, un message, que nous envoie notre inconscient pour communiquer avec nous. Elles sont là pour nous indiquer si nous vivons en accord avec nos besoins profonds, nos valeurs, ou si nous en sommes éloignés.
En Communication Non Violente on surnomme souvent les besoins des « fait plaisir » ou « source d’énergie ». En effet lorsque nous arrivons à satisfaire nos besoins profonds et nos valeurs (voir l’article sur notre boussole interne), nous allons automatiquement ressentir des émotions positives (joie, enthousiasme, sérénité, etc.). En revanche lorsque nous avons un ou plus besoins importants pour nous que nous n’arrivons pas à satisfaire, une émotion négative (peur, colère, tristesse) va émerger pour nous le signaler.
S’il est très important pour moi de contribuer aux autres mais que je ne cultive pas ma vie sociale, de sorte que je suis la plupart du temps seul chez moi, je risque de sentir émerger des émotions inconfortables.
La source de l’inconfort de l’exemple précédent vient du fait que je n’arrive pas à vivre mon besoin de contribuer aux autres. En réalité, il ne provient pas tant du fait que ma vie sociale ne soit pas développée que du fait que je ne mets pas de stratégie concrète en place pour pouvoir contribuer aux autres dans la mesure de mes moyens. Et oui rappelez-vous un besoin peut être satisfait par de multiples stratégies !
Si j’arrive à identifier que mon émotion vient de l’insatisfaction de ce besoin, peut-être vais-je décider d’appeler les membres de ma famille pour voir si quelqu’un aurait besoin d’un coup de main ? Ou encore de me mettre à écrire des lettres à quelqu’un ? Ou de m’engager dans une association ? Ou de m’investir davantage avec mes collègues de travail ?
Finalement si nous écoutons nos émotions et que nous arrivons à identifier le message qu’elles nous transmettent, la source du besoin ou de notre valeur que nous n’arrivons pas à vivre à ce moment précis, nous pouvons faire marcher notre créativité pour imaginer toutes les manières possibles et imaginables qu’il nous plairait de mettre en œuvre pour les satisfaire !
Petite subtilité de la psyché !
Comment est-ce que notre inconscient décide si nos besoins sont satisfaits ou non ? Et bien en observant notre réalité par nos 5 sens bien sûr ! Notre réalité ? Disons notre perception et notre interprétation de ce qui nous entoure et que nous vivons.

Comment est-ce que notre inconscient décide si nos besoins sont satisfaits ou non ? Et bien en observant notre réalité par nos 5 sens bien sûr ! Notre réalité ? Disons notre perception et notre interprétation de ce qui nous entoure et que nous vivons.
Perception ? Interprétation ?
Notre évaluation des situations n’est quasiment jamais factuelle mais plutôt de l’ordre de l’interprétation en fonction de la façon dont nous nous sommes structurés psychologiquement jusqu’à présent. Tout cela veut dire très simplement que notre perception de la satisfaction (ou non) de nos besoins dépend de la perception que nous avons de ce que nous vivons !
Quand j’ai peur de parler en public au moment de présenter les résultats de mes travaux, je suis par exemple en train d’imaginer que je prends le risque de ne pas vivre mon besoin de reconnaissance parce que je vais « surement » m’exposer. Si en revanche, exactement dans la même situation, je me concentre sur l’opportunité que j’ai de présenté le travail que j’ai réalisé, j’ai toutes les chances de satisfaire mon besoin de reconnaissance (par la pensée) et donc de sentir plutôt une émotion de l’ordre de l’enthousiasme.
L’interprétation que nous faisons des situations va beaucoup jouer sur la satisfaction de nos besoins et donc sur la polarité de nos émotions !
Pas si simple de transformer cette perception pour modifier nos émotions pourriez-vous me dire !
Et je suis bien d’accord avec vous ! Et mon propos, même s’il s’agirait d’une stratégie très efficace, n’est pas de défendre le positivisme absolu en toute situation. Il est plutôt d’amener le processus par lequel nous allons développer notre intelligence émotionnelle et transformer nos émotions négatives de façon beaucoup plus souple.
Grâce au pouvoir qu’ont nos pensées dans notre interprétation de la réalité, il va nous suffire de penser et ressentir le besoin qui n’est pas satisfait et qui a déclenché l’émotion, et ensuite de le reconnaître de façon affirmative pour changer complètement la polarité de l’émotion.
Dans l’exemple précédent, quand je ressens la peur de m’exprimer en public imaginons que j’arrive à identifier que je la ressens parce qu’il est important pour moi de recevoir de la reconnaissance et que je crains que ce ne soit pas le cas. Il me suffit alors de penser « il est important pour moi de vivre de la reconnaissance » en me répétant la phrase quelques fois pour commencer à ressentir du bien-être, de la joie et beaucoup plus de sérénité !
Et c’est absolument magique ! Quand nous pensons à un besoin de façon affirmative, en reconnaissant qu’il est important pour nous… notre inconscient considère que nous le vivons ! Et nous ressentons donc l’émotion associée !
A quoi développer mon intelligence émotionnelle va-t-il me servir ?
Ce sujet est l’objet de nombreux livres, thèses, mémoires tellement la liste est longue ! Mais puisque mon but est de rester succinct en voici le cœur !
- A mieux se connaître et vivre beaucoup plus heureux
Je ne vous apprends rien, plus nous avons des émotions négatives plus la vie devient difficile. Donc plus nous allons les transformer en émotions positives en comprenant d’où elles viennent et en adaptant notre vie pour satisfaire nos valeurs et nos besoins profonds, plus nous allons être enthousiaste, heureux et serein ! Et plus nous allons aussi nous réaliser en accord avec nous-même… !
En plus nous allons disposer d’un outil exceptionnel, naturel, gratuit et simple d’accès pour nous connaître de mieux en mieux et comprendre comment accéder à un très bel équilibre de vie.
- A prendre des décisions et réussir des projets (personnels et professionnels)
Nos émotions viennent de l’analyse que fait notre inconscient d’une situation, mise en perspective avec nos besoins et nos valeurs. Or l’inconscient dispose d’une quantité d’information phénoménale que nous n’avons même pas conscience d’avoir capté au cours de nos vies. La qualité de ses analyses, et leur alignement avec notre identité, est donc exceptionnel. De plus en plus d’entrepreneurs, sportifs, artistes en parlent : c’est en écoutant leurs émotions qu’ils ont pris les meilleures décisions de leur vie. Celles qui étaient parfois non rationnelles, mais se sont avérées être les meilleures qu’ils n’avaient jamais prises.
Écouter ses émotions, remonter aux besoins, les prendre en compte et agir en conséquence, c’est une manière d’accéder à une sorte de super calculateur que nous avons en nous-même, qui nous connaît parfaitement et stocke une prodigieuse quantité d’informations !
- Améliorer nos relations avec les autres, développer notre empathie
A mesure que nous comprenons et respectons nos émotions, notre niveau de tension va baisser. Nous allons donc être beaucoup plus disponible aux autres et absorber davantage de source de contrariété sans leur sauter à la gorge.
En outre en reconnaissant la pertinence et l’importance de nos émotions, nous développons notre respect des émotions des autres : si les nôtres sont si précieuses, sans doute que les émotions que vivent les autres (et cela s’applique aussi dans le travail !) sont de formidables indicateurs qu’il convient d’accueillir pour que chacun apporte la puissance de son identité et des informations de son inconscient aux projets communs.
La recette de l'intelligence émotionnelle !

Peut-être vous dîtes-vous que par écrit ça a l’air bien beau, mais que la recette pour accéder à vos besoins ne peut pas être si simple ?
Je vous propose de faire votre idée par vous-même en déroulant les quelques questions ci-dessous en pensant à une situation (actuelle si possible mais pas obligatoirement) qui vous génère une émotion désagréable (ou agréable !). Les lecteurs assidus reconnaîtront peut-être le lien avec l’article sur les valeurs !
- Je prends le temps de ressentir et reconnaître mes sensations physiques. Elles vont peut-être s’intensifier dans un premier temps, avant de diminuer.
- Je nomme les émotions que je ressens et j’accepte de les ressentir. De toute façon elles sont là, c’est la réalité, et nous avons tous le droit de ressentir des émotions. C’est d’ailleurs une grande force !
- Je me pose la question : « qu’est-ce qui est important pour moi et que je n’arrive pas à vivre dans cette situation ? »
Je me répète ce que je viens d’identifier : « il est vraiment important pour moi de vivre … ». - Je me pose la question : « et si je vivais [le besoin identifié], qu’est-ce que ça me permettrait de vivre de plus important pour moi encore ? »
Je me répète ce que je viens d’identifier : « il est vraiment important pour moi de vivre … ». - Vous n’avez plus qu’à imaginer des façons de nourrir ce besoin, en n’hésitant pas à être créatif !
Prêt.es à essayer ?
Et si quelques questions toutes simples pouvaient transformer votre rapport à vos émotions difficiles et développer votre (super) intelligence ?
Vous êtes prêts à essayer ?
Tenez-moi au courant de vos découvertes !