Alexis Sarrut Coaching développement personnel

Les dérives du développement personnel

Développement personnel… derrière ce terme à la mode peut se cacher une addiction (et un business) aux antipodes de la réalisation de soi. Faut-il seulement se développer ? Ou juste être soi ? Et quelle démarche adopter pour se sentir plus aligné dans sa vie sans se perdre dans une dépendance à des gourous (qu’ils soient des personnes, des livres, des conférences…) ? Je vous propose ma propre approche.

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Je me développe, je me développe, je me développe...

Le développement personnel… j’ai longtemps été mal à l’aise avec ce terme et cette notion, sans réussir à savoir bien pourquoi. Avec le coaching aussi, en trouvant l’approche géniale chez certains et manipulatrices chez d’autres (« j’ai réussi, faîtes comme moi si vous voulez être quelqu’un de génial en réussissant de la même façon »).

Je crois que j’ai compris ce qui me gênait.

Le développement personnel peut être le moyen de créer une vraie addiction qui au final nous éloigne de la vie et de nous-mêmes. A force de chercher toujours plus de clefs de compréhension de la vie pour donner du grain à moudre à nos pensées, on pourrait en oublier d’être et de vivre tout simplement. Ou de sur-intellectualiser le moindre moment que nous vivons, en réduisant l’immense complexité de chaque situation à des cadres bien précis et des théories forcément restrictives.

D’outils nous permettant de percer le voile pour mieux nous voir nous-mêmes, le développement personnel peut devenir (un business) addictif qui nous éloigne de nous-mêmes. Par exemple en générant la nécessité de revenir régulièrement consulter une personne (ou un livre, ou un test, ou une méthode) référence qui va nous éclairer sur qui nous sommes, en créant une relation de dépendance. Au lieu de travailler éventuellement avec une personne dans l’objectif de se libérer d’une dépendance à l’autre pour s’écouter soi.

Pour s’abreuver à nouveau à une source de connaissance extérieure du « sachant » sur nous-mêmes, qui est plus facile et plus rapide que de prendre le temps de se regarder soi. Mais moins profond et moins durable.

Il peut y avoir dans le « développement personnel » l’idée de devoir se développer en permanence, pour atteindre atteindre atteindre… toujours davantage ! Comme un écho à notre société actuelle basée sur des axiomes de la nécessité d’un développement constant qui aboutit aujourd’hui à un épuisement des ressources (tiens tiens…) qui n’arrivent plus à se régénérer, et une perte de conscience des plaisirs simples de la vie qui peuvent s’offrir à nous sans effort (tiens tiens…).

Et si nous cherchions au sein de « développement personnel » simplement une réalisation personnelle.

Réaliser et accepter qui nous-sommes vraiment, aujourd’hui, avec les parts que nous valorisons et celles que nous réprimons en les considérant comme étant « mauvaises ». Démarche intérieure, de nous envers nous-mêmes.

Se réaliser en incarnant pleinement dans le monde la personne que nous sommes vraiment, en se libérant progressivement des carcans qui nous empêchent de nous exprimer pleinement pour pouvoir mettre en œuvre sa plus belle expression. Démarche extérieure, de nous vers le monde et les autres.

Je me rappelle très clairement ma première journée de formation au coaching, quand le formateur a clairement insisté sur deux notions essentielles pour ceux qui s’inscrivent dans notre déontologie de la profession du coaching et que j’ai senti combien je me sentais aligné avec cette vision de l’accompagnement :

  • L’essence du coaching est de ne pas savoir ce qui est bon pour l’autre à sa place, mais de l’aider à le découvrir par lui-même ;
  • L’essence du coaching est d’être limitée dans le temps, en ne s’exerçant idéalement qu’une fois avec chaque personne pour éviter de générer une dépendance en installant le coach comme ressource indispensable pour traverser les difficultés.

On cherche à court-circuiter la dépendance, à renforcer l’autonomie des personnes que nous accompagnons, à être un outil, une ressource et un catalyseur temporaire mais en aucun cas un pilier de soutènement.

Ce n’est pas notre rôle.

N’en déplaise à l’égo qui devra se nourrir autrement.

Ma vision du coaching aujourd’hui : un catalyseur (accélérateur) de réalisation personnelle. Pas indispensable, mais qui peut aider à gagner du temps et du confort de vie.

Et les outils de développement personnel sont à mon sens des ressources absolument passionnantes et d’une très grande richesse quand elles sont justement utilisées à cet usage. Pour déclencher de nouvelles prises de conscience en les appliquant dans notre vie réelle… à condition qu’ils ne deviennent pas addictifs et ne se substituent pas au fait de vivre sa vie et de prendre le temps de la regarder soi-même. De soi à soi.

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Nos émotions et notre vie : miroir de notre identité.

Et au-delà de ces outils de développement personnel, par où peut-il passer ce chemin vers l’observation de nous-même ?

C’est, je crois, une question absolument centrale pour réaliser et se réaliser en étant profondément nous-même. Question qui nous pousse à rechercher parfois de nouvelles sources d’informations ou de nouvelles manières de regarder notre réalité. Question qui vient de la difficulté à changer de regard sur soi, à voir ce que l’on ne voit plus du fait de l’habitude et de notre construction identitaire.

Comment est-ce que je fais, puisque je fais partie du système, pour regarder mon système de l’extérieur ?

Question essentielle de la connaissance de soi… et des enjeux auxquels nous sommes confrontés collectivement au niveau sociétal aujourd’hui. Tiens tiens… Y aurait-il un lien…

Ma réponse pour moi-même aujourd’hui est d’une simplicité déconcertante (au sens propre). Je peux regarder comment je me comporte en essayant de m’observer depuis un point de vue externe ou… je peux aussi simplement observer ce que je vis jour après jour. En me demandant ce que dit de moi tout ce que je perçois dans mon environnement.

Et si finalement ce que nous percevons du monde, des autres, n’était que le miroir de ce que nous avons en nous-même ? Que nous exprimons pour une partie, et que nous réprimons en essayant de nous convaincre que nous ne le ressentons pas pour une autre parti.

Si nous partons de cette pensée, il devient alors possible d’observer autrement notre vie.

Si je vois une violence omniprésente dans le monde qui me révolte, ne serait-ce pas simplement le signe que j’ai de la violence en moi que je réprime alors qu’elle a besoin de s’exprimer ?

Or si j’en prends conscience, je peux l’accepter parce que je suis un humain, pas une machine, et décider comment je vais la manifester. Plutôt que casser des voitures avec une batte de base ball ou d’injurier mon voisin je peux peut-être taper dans un punching ball, faire du sport, jouer de la musique, crier dans un coussin, faire du cross fit… A vous de voir !

C’est un voyage absolument vertigineux et passionnant !

Et un creuset absolument formidable pour se connaître. Ce que nous allons percevoir dans le monde autour de nous se fait alors l’écho de ce que nous avons en nous, de façon consciente et inconsciente. Ce qui nous donne justement l’occasion de le reconnaître, de le conscientiser et de l’accepter.

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Lorsque nous avons des émotions, des besoins, des pulsions que nous réprimons, c’est comme si nous le percevions légèrement dans notre vie, puis de plus en plus fort, jusqu’à finalement le voir hurlé à notre visage si nous ne changeons rien.

Ne serait-ce pas l’histoire des maladies psychosomatiques… jusqu’au cancer ?

Les accidents de vie ne nous conduisent-ils pas à finir par reconnaître et accepter des parts de nous que nous refusions de regarder tant que nous avions le choix ? Malgré la perception dans nos vies de multiples situations qui nous parlaient exactement de ce que nous n’arrivions pas à regarder en face ?

Concrètement ? Ma méthode au quotidien !

Comment rendre cette idée concrète dans notre quotidien pour pouvoir s’en saisir ?

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Pour moi aujourd’hui tout cela consiste à m’appliquer régulièrement deux démarches :

  1. Qu’est-ce que ce que je perçois dans ma vie me dit par rapport à ce dont j’ai besoin de prendre conscience ?
  2. Qu’est-ce que mes émotions me disent de ce qui est important pour moi et que j’ai besoin de vivre ?

Voilà ce que chacune de ces questions donnent si je les explicite davantage :

  • En quoi ce que je perçois du monde extérieur n’est que le reflet de ce que je vis à l’intérieur de moi ?
    • Est-ce que je peux reformuler avec « je » ce que je vois dans le monde ?
      « Le mode de vie de la société est en train de détruire la planète ! » => « Mon mode de vie est en train de détruire ma planète, mon monde… moi-même. »
    • Est-ce que je peux reconnaître en moi les parts de violence, d’incapacité à changer, d’égoïsme, d’inconscience, de mesquinerie, etc., que je perçois dans le monde ?
      J’accepte d’être un être humain, pas une machine, et d’avoir des émotions, des pulsions, des désirs.
    • Comment est-ce que je peux décider de la manière dont je vais les exprimer dans ma vie tout en restant en cohérence avec mes valeurs ?

Et hop voilà ma recette personnelle pour comprendre ce que je vis et qui je suis en fonction de ce que je perçois du monde extérieur et dans mes relations avec les autres.

Avec une attention particulière quand je ressens une émotion particulière vis à vis d’un comportement ou d’une situation.

Du monde extérieur vers moi-même.

Et comment combiner ça avec un regard introspectif de moi-même vers moi-même ?

On en avait déjà parlé dans l’article sur les émotions (voir ici) !

  • Je prends le temps d’écouter mes ressentis physiques et mes émotions (et désirs, et pulsions) et de les identifier.
  • Je me demande à chaque fois ce qui est important pour moi et que je n’arrive pas à vivre à cet instant.
  • Je remonte plusieurs fois à ce que cela me permettrait de vivre qui est encore plus important pour moi.
  • J’accepte de vivre ce que j’ai identifié en me demandant à quoi ma situation ressemblerait si je vivais davantage ce besoin. Et j’agis concrètement pour m’en rapprocher.

 Et là, dans cette démarche où je me plonge dans la réalité de ma vie, je peux pleinement exploiter des ressources de développement personnel. Parce qu’elles ne me servent plus de béquilles. Elles ne servent plus à avoir l’impression de se « développer » sans prendre le temps de se regarder vraiment.

Elles ouvrent au contraire des perspectives que nous pouvons appliquer à nous-mêmes dans notre vie. Elles nous ouvrent de nouvelles grilles de lecture, des champs d’action nouveaux.

Elles nous servent de façon optimale en fonction de qui nous-sommes, en restant dans leur fonction de ressource ou outil à notre service pour réussir à réaliser de façon plus complète qui je suis vraiment à l’intérieur de moi, dans toute ma complexité infinie, mon imperfection profondément humaine. Et donc une forme de perfection et d’invulnérabilité.

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Vivre, vivre, vivre !
Vivre cette expérience extraordinaire qu’est la vie.

Vivre en incarnant nos compréhensions, nos ajustements, nos inspirations dans nos (inter)actions dans le monde.

Vivre en reconnaissant l’artiste en nous pour être l’artiste de nos vies.

Et apporter aux autres notre plus belle contribution au monde : l’expression de nous-même.

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